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Vendanges 2023 en France : on fait le bilan ?

Les vendanges du millésime 2023 sont terminées en France. Bien que l'estimation nationale soit en légère hausse par rapport à la moyenne 2018-2022, les résultats sont très hétérogènes. Le pays semble séparé en deux zones et au sein même de ces zones, d'un domaine à un autre, les résultats peuvent être complètement différents.

D'Alsace à la PACA en ajoutant le Val de Loire, une bonne récolte

Globalement, dans la zone nord est de la France, de l'Alsace à la PACA en ajoutant le Val de Loire, la récolte et correcte, voire supérieure à la moyenne. La commercialisation des vins se passent bien, mais les viticulteurs restent inquiet sur l'avenir.

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Les vendanges en Alsace

La région alsacienne a eu une bonne récolte grâce au combo gagnant de la pluie et du soleil au bon moment pendant la croissance de la vigne. Cette situation intervient après deux mauvaises années et laisse présager une belle commercialisation en 2024 puisque le crémant se porte bien sur le marché.

Les vendanges en Champagne

La récolte 2023 en Champagne a été abondante mais a nécessité beaucoup de tri pour éliminer les grains pourris, conséquence de la pluie. A noter tout de même, une rétractation du marché de 9%.

Les vendanges en Bourgogne, Beaujolais, Savoie et dans le Jura

C'est une belle récolte en moyenne pour le secteur Bourgogne / Beaujolais / Savoie / Jura, mais très hétérogène. Malgré les bons résultats, les viticulteurs pressentissent un ralentissement des ventes à l'international (notamment aux États-Unis et en Asie), surtout pour le Petit Chablis. Le Crémant, comme en Alsace, garde sa bonne orientation sur le marché.

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Les vendanges en Vallée du Rhône et en Provence

La Vallée du Rhône et la Provence ont un bon volume de récolte mais des niveaux de disparités sont visibles à cause des conditions climatiques : de gros coups de chaud et des épisodes de cévenol (pluie automnale entrainant des inondations). Ces disparités sont aussi perceptibles dans la commercialisation, avec des vins qui ont plus ou moins de succès sur le marché :

  • En Côte du Rhône, où la côte des vins ne fait que diminuer et où on réfléchit de plus en plus à l'arrachage ;
  • Le Var, où les stocks augmentent mais où les ventes en grande distribution et à l'export sont en baisse, le tout couplé à une saison estivale touristique décevante. L'Organisme de défense et de Gestion (ODG) envisage la réduction des rendements autorisés l'année prochaine pour y pallier ;
  • La situation des Grands Crus, elle, reste bonne.

Le Sud Ouest, en grande difficulté

La filière dans le sud ouest est en difficulté, voire en très grande difficulté. Il y a eu une petite récolte et le marché est en recul : c'est la trésorerie des viticulteurs qui va être touchée de plein fouet.

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Les vendanges en Midi-Pyrénées

A cause de la sécheresse et du mildiou, les résultats sont en baisse en Midi-Pyrénées, dans un contexte où le marché du vrac est en berne. De nombreux domaines ont déjà eu recours à la distillation de crise.

Les vendanges en Gironde

Habituellement et en année correcte, la Gironde enregistre environ 5 millions d'hectolitres. En 2023, la récolte est en baisse et n'atteint que 4 millions d'hectolitres (soit une baisse de 20%). Ce résultat est dû au mildiou, aux fortes chaleurs ainsi qu'aux flétrissement des baies. Commercialement parlant, le bordelais est en pleine crise et ses vins se vendent difficilement. Un plan est en cours de construction pour l'arrachage et la distillation. La conjoncture actuelle laisse envisager le recul du nombre d'exploitations.

Les vendanges en Languedoc-Roussillon

Le Languedoc-Roussillon accuse une baisse de 25% de ses volumes. En cause, une sécheresse localisée très sévère qui a été jusqu'à brûler des ceps de vignes et, évidemment, le mildiou. Cette situation très critique est de mauvais augure pour la récolte 2024, les vignes ayant beaucoup souffert. Les exploitations équipées de systèmes d'irrigation s'en sortent mieux que les autres. La commercialisation n'est pas en bonne posture non plus :

  • Le prix de vente du vin est en baisse (et très bas ! ), parfois même inférieur au prix de revient ;
  • Pas de vente de vrac ;
  • Peu de ventes à l'export, en France et en grande distribution.
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Pistes d'accompagnement pour les vignerons

Dans cette situation complexe et hétérogène, de nombreux dispositifs sont mis en place. A court terme, les viticulteurs ont le choix de l'arrachage, de la distillation et ont la possibilité de souffler financièrement grâce aux prêts bonifiés (pour ceux qui avaient souscrit aux PGE pendant la crise du Covid). A plus long terme, la filière devra conquérir le marché à l'international et réfléchir au rééquilibrage de l'offre et de la demande, dans un contexte où les blancs ont désormais plus de succès que les rouges et où les vins "no-low" ont la côte...

Sources : cet article a été rédigé grâce aux données communiquées par les Vignerons Indépendants, lors du Club Partenaires du 27 octobre 2023. Il s'agit de moyennes concernant les adhérents des Vignerons Indépendants et ces résultats ne sont en aucun cas une vérité absolue, ils reflètent néanmoins une tendance nationale qui se vérifie sur tout le territoire.