Redécouvrez une publication de La Vigne publiée dans l'édition de Décembre 2020.
Le sécateur électrique Infaco à sécurité sans fil débute sa deuxième saison. Les premiers usagers le reprennent en main, satisfaits.
Une sécurité sans fil, les acrobates en rêvent! Mais elle reste réservée aux tailleurs de vignes. C'est infaco qui propose ce petit miracle.
Son nom: DSES Wireless.
L'entreprise offre cette sécurité sur son sécateur électrique F3015. Son principe repose sur une gâchette conductrice qui assure la liaison entre l'utilisateur et l'électronique du sécateur.
Concrètement, le système détecte si la tête de coupe est en contact avec un sarment de vigne ou avec la peau de l'opérateur. Dans le second cas, il rouvre aussitôt la lame pour éviter l'accident. Si le viticulteur souhaite tailler avec des gants tout en bénéficiant de cette sécurité, c'est possible. Il doit alors opter pour un modèle de gants conducteurs spécialement conçu par infaco.
« Ce système m'enchante, annonce Cyril Monier, viticulteur au domaine Gabriel Monier à Tulette, dans la Drôme. Nous avons un sécateur wireless acheté l'an dernier 1395€ en prix spécial de lancement. C'est mon employé qui s'en sert le plus, systématiquement avec le gant. En ce qui me concerne, je suis très conducteur ; la sécurité fonctionne sans gants. Nous avons 30 ha de vigne à tailler. Pour nous, ce sécateur est aussi efficace que celui avec la sécurité filaire. Mais il est beaucoup plus pratique: le fil, c'est une contrainte.»
Partage Sandra Frugier, viticultrice à Asnières-sur-Nouère, en Charente.
Avec sa salariée, elle est déjà repartie, ce 19 novembre, tailler les 20 ha de son exploitation avec deux sécateurs F3015 DSES Wireless achetés 1 250 € en prix de lancement.
« Il fait beau et je débute mains nues, sans gants, décrit-elle. Avant, il faut tester la sécurité pour voir si la lame s'ouvre bien au contact de tous les doigts et de la paume. En revanche, ma salariée travaille avec le gant et le fil de sécurité accroché dessus car elle est bien trop conductrice sans gants : le sécateur se met beaucoup trop en sécurité. Ce retour au fil a été sans surcoût et elle bénéficie d'une sécurité. »
Sandra apprécie également la légèreté de la batterie et le fonctionnement du sécateur, « aussi bon que les autres 3015 et bien meilleur que les 3010 ! »
Depuis sept ans qu'il est à la tête du domaine de Plein-Pagnier, à Mazan, dans le Vaucluse, Édouard Marchesi est passé par tous les sécateurs, du manuel à l'électrique à sécurité sans fil aujourd'hui.
« Ça ne m'empêche pas de garder une peur bleue de me couper un doigt, avoue-t-il. Mais j'ai été convaincu de l'intérêt de ce modèle et je dois admettre que le sécateur et la batterie sont légers et maniables. Je suis très satisfait. Je l'utilise sans gants car je transpire souvent dans les gants. La batterie tient toute la journée, voire plus. »
Édouard Marchesi apprécie aussi la puissance de son outil :
« En situation extrême, dans une parcelle abandonnée depuis quatre ans, il s'est montré efficace. Je l'ai fait essayer à mon oncle qui cultive du carignan, un bois très dur. Âgé de 65 ans, il a des douleurs à la limite de la tendinite. Avec ce nouveau sécateur, ça a été le jour et la nuit, il revit! Une bonne évolution serait d'ajouter une radio sur la batterie pour écouter des émissions ou de la musique. »
Seul inconvénient pour Édouard Marchesi « En conditions humides, il arrive que le sécateur se mette en sécurité lorsqu'on s'approche des fils de palissage. Et puis j'ai eu des retours de collègues moins satisfaits: ils s'agacent de la mise en route systématique de la sécurité au démarrage, avant de tailler. Moi, ça ne me gêne pas vraiment. »
Cyril précise aussi que le gant « s'abîme avec le temps et les lavages ».
Il l'a changé cette année pour que son salarié reparte avec un gant pleinement conducteur. En Charente, Sandra Frugier lave le sien chaque semaine.
«Il tient bien au lavage. Mais j'en ai racheté un cette année pour être sûre d'en avoir un qui fasse toujours contact. Il m'a coûté 40 €, ce n'est pas donné car ce n'est pas un gant traditionnel. Il est doublé, fait pour l'hiver. Quand il ne fait pas froid, il est un peu trop chaud. »
Quant à Édouard Marchesi, son reproche principal concerne le prix: « Ce sécateur fait quand même partie des plus chers », précise t-il. Enfin, il tient à mettre en garde:
« Le wireless, c'est une sécurité supplémentaire, mais le plus important, c'est d'arriver à la taille sobre, reposé et concentré, car l'Infaco est un sécateur puissant!»
Pour une taille sans faille !
Tout sécateur reste un outil dangereux. Y compris l'lnfaco doté de la sécurité sans fil
DSES Wireless. Le fabricant le rappelle.
Il précise que cette sécurité réagit différemment selon les individus.
« Par exemple, des mains abîmées pourront être détectées avec retard par le système de sécurité, prévient-il. Pour garantir une bonne réactivité du système, quel que soit l'individu, nous conseillons vivement le port de notre gant conducteur. De plus, l'humidité, le contact avec les fils de palissage ou la coupe de bois vert peuvent enclencher intempestivement la sécurité. Le port de ces gants limite ces phénomènes. »
Et de rappeler qu'il faut« systématiquement contrôler le bon état de ces gants, visuellement, et contrôler leur conductivité avant de les porter. Le contrôle de la conductivité doit se faire lors de la phase de calibrage à chaque démarrage de l'appareil».
VINCENT GOBERT